L’aviron de la Grande Perfection

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Written By Mila Khyentse

Mila Khyentse est un enseignant français du Dzogchèn et du Bouddhisme tibétain et l'initiateur du projet Dzogchen Today!

Blog | L'aventure Dzogchèn

Dans cet article “L’aviron de la Grande Perfection”, Mila Khyentse parle des disciplines exigeantes de l’aviron et de la grande perfection.

Série : Été 2024

 

L’aviron de la Grande Perfection

Équilibre, glisse et vitesse. Force, finesse et symétrie. Voici les caractéristiques principales de la discipline très exigeante de l’aviron. Équilibre pour ne pas faire chavirer ce frêle esquif (55cm de large en moyenne !). Glisse pour un déplacement sans friction sur l’eau. Vitesse car le but de l’exercice est malgré tout d’arriver à franchir les quelques 2000m du plan d’eau en un minimum de temps. Cela me rappelle le chemin du Dzogchèn…

Force pour faire avancer l’outrigger (le nom du bateau de compétition) le plus rapidement possible. Finesse pour harmoniser parfaitement l’assise instable de l’outrigger avec la force du mouvement et la vitesse de la glisse. Symétrie pour maintenir un effort constant et l’équilibre nécessaire de la posture, du mouvement et de la trajectoire ; qui plus est si cela doit être synchronisé à huit. Cela me rappelle les qualités nécessaires pour arpenter le chemin du Dzogchèn…

“La rigueur de leur entraînement n’a d’égale que leur volonté d’arriver à la victoire pour le bien de tous.” 

Ce dernier, comme la discipline de l’aviron, est exigeant. Il nécessite un entraînement constant, tous les jours à s’exercer sur le rameur et le plan d’eau. Le Dzogchèn est arpenté avec la constante pensée des êtres à l’esprit ; comme la collégialité de l’aviron, tout le monde avance en même temps. C’est un chemin d’excellence également : rien n’est négligé, tout est appréhendé de manière très claire et le résultat, la Grande Perfection elle-même, est obtenu après un entraînement très intensif et rigoureux, tout en étant incroyablement gratifiant.

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La justesse des mouvements, la force de la concentration, l’équilibre de la vigilance, l’écoute attentive du barreur (lorsqu’il y en a un), la parfaite connaissance du parcours, de l’aviron, de l’outrigger et des mouvements des coéquipiers font que la victoire lors des Jeux Olympiques de la Grande Perfection est certaine. Sinon, on continue à s’entraîner.

Depuis sa création au 18e siècle en Angleterre, l’aviron est considéré comme un sport « noble » étant donné l’exigence et la maîtrise nécessaires à la pratique de la discipline. La pratique de la Grande Perfection, depuis peut-être le 1er siècle avant notre ère, est également considérée par l’ensemble du monde tibétain comme la pratique la plus « noble » qui existe et elle nécessite donc les mêmes qualités pour la développer. Le chemin de la Grande Perfection est parcouru par les êtres « nobles », les êtres d’éveil (Bodhisattva), qui se sont entrainés sans relâche sur le chemin de l’éveil depuis très longtemps et qui achèvent désormais, avec le Dzogchèn, leur parcours d’excellence. Ils sont constamment exigeants avec leur action pour l’excellent bien de tous les êtres. La rigueur de leur entraînement n’a d’égale que leur volonté d’arriver à la victoire pour le bien de tous. Leur entraînement est sans faille.

C’est l’excellence olympique de l’aviron de la Grande Perfection.

Retrouvez les autres articles de la série : Cérémonie d’ouverture  –  Nenikekamen!  –  Lancer le marteau – Le grand bainBoxer vers l’éveil.

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