Pourquoi commencer le chemin de la Grande Perfection ?
Ecrit par Vincent
Blog | Dzogchèn Témoignages | Esprit et Dzogchèn
Dans “Pourquoi commencer le chemin de la Grande Perfection ?” Vincent évoque ses motivations à entreprendre le chemin de la Grande Perfection.
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Pourquoi commencer le chemin de la Grande Perfection ?
Commencer le chemin de la Grande Perfection c’est, en quelque sorte, chercher à réaliser la véritable nature de tous les phénomènes, c’est se mettre en quête de l’état fondamental.
Or, vous serez certainement d’accord avec moi pour dire qu’a fortiori, avant de commencer le chemin et de nous mettre en quête de cet état, nous n’en avons habituellement pas même connaissance. Qu’est ce qui pourrait donc nous pousser à réaliser quelque chose dont nous ignorons tout, jusqu’à sa présence ?
C’est tout d’abord comme si une intuition de cet état, de cette vraie nature, nous poussait à la comprendre, un peu comme l’explique le personnage Morpheus dans le film Matrix :
« Je vais te dire pourquoi tu es là : tu es là parce que tu as un savoir, un savoir que tu ne t’expliques pas mais qui t’habite, un savoir que tu as ressenti toute ta vie. Tu sais que le monde ne tourne pas rond sans comprendre pourquoi, mais tu le sais, comme un implant dans ton esprit, de quoi te rendre malade. C’est ce sentiment qui t’a amené jusqu’à moi. ».
» La nature de l’esprit n’est l’apanage d’aucune tradition et les enseignements de la Grande Perfection peuvent être compris et pratiqués dans n’importe quel contexte culturel. »
C’est comme si commencer le chemin ne dépendait pas de la volonté de l’arpenter ou d’un choix conscient, mais plutôt d’une disposition d’esprit, de tendances latentes.
Bien entendu cette « intuition » ne suffit pas.
Pour ma part, j’ai commencé par suivre une voie bouddhiste avant d’entendre parler de la Grande Perfection et l’une des motivations à l’origine de ce chemin fut simplement l’envie de suivre les traces de ces moines et érudits qui, dans leurs discours et leurs manières de vivre, semblaient à mes yeux toucher du doigt ce que je ne faisais que pressentir.
Puis ce fut la curiosité intellectuelle qui me poussa à étudier plus en détail cette tradition. Je voulais comprendre d’où venait cette paix que je pouvais lire dans leurs yeux, d’où provenaient leurs connaissances du monde, extérieur et intérieur, du processus de la mort et pourquoi j’étais tant attiré par celles-ci. C’est d’ailleurs le souhait de « trouver » cette paix fondamentale qui me poussa à la pratique.
Ce qui me motiva à étudier plus particulièrement le Dzogchèn par la suite, ce fut son aspect universel. La nature de l’esprit n’est l’apanage d’aucune tradition et les enseignements de la Grande Perfection peuvent être compris et pratiqués dans n’importe quel contexte culturel.
Par ailleurs, la pluralité des profils des maîtres de la Grande Perfection m’inspira également, et notamment le fait que je puisse m’identifier à certains d’entre eux. En effet, il existe de nombreux exemples de maîtres et de disciples qui ont vécu de manière totalement ordinaire, loin des monastères, universités et hautes sphères de la société, et qui ont prouvé qu’être paysan, maître de maison et mener une vie simple était aussi compatible avec la pratique de la Grande Perfection.
Enfin, ce qui scella mon intention d’étudier et pratiquer le Dzogchèn fut la rencontre avec le maître, l’enseignant, l’ami de bien (vous pouvez en apprendre plus sur cet ami de bien dans l’article de Mila Khyentsé Rinpoché L’Ami de bien 1 – Dzogchen Today! ). Dans un premier temps ce furent ses explications sur la nature des phénomènes qui m’inspirèrent et me poussèrent à continuer. A cela s’ajoutèrent ensuite les expériences rencontrées en sa présence, révélant une réalité que je n’avais jusqu’alors jamais expérimentée consciemment. Il me fallait donc continuer, tenter de (re)découvrir cet état naturel, l’étudier, le contempler.
Comme vous pouvez le remarquer, je n’ai, jusque-là, pas encore évoqué la pensée de l’Éveil pour le bien des êtres, traditionnellement présentée dans les écoles bouddhiques comme la motivation par excellence, et pour cause : à la base de mon chemin, cette intention n’était pas particulièrement prononcée.
Mais comme toute choses, les motivations peuvent, elles aussi, changer avec le temps et rien ne nous dit que nous ne développerons pas d’autres types de motivation en cours de route, ou même qu’une fois sur le chemin, nous ne nous en éloignerons pas.
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