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Partager le Dzogchèn, c’est le transmettre et apprendre à le transmettre.

C’est la troisième partie principale du projet Dzogchen Today! après la préservation et l’adaptation.

Depuis un bon millier d’années, et bien plus selon certaines traditions et lignées, la Grande Perfection et ses enseignements se sont transmis de génération en génération dans une succession de Maîtres à disciples, d’enseignant.e.s à étudiant.e.s.

La première des caractéristiques de la transmission de la Grande Perfection, c’est qu’elle doit « contenir » le résultat de tout le chemin, comme un « condensé » en un mouvement de tout ce que l’enseignant a finalement réalisé tout au long de son parcours : la nature primordiale de lui-même et de toute la réalité. Cette nature primordiale, c’est le cœur essentiel de la transmission pour le Dzogchèn : quelque chose qui ne peut pas s’expliquer, dont on ne peut pas parler, mais dont on fait une expérience directe lorsqu’elle est transmise et dont l’intégration se fait graduellement au fur et à mesure de l’expérience directe de cet état primordial tout au long de notre entraînement.*

Ainsi, les enseignants qui la transmettent ne peuvent le faire que parce qu’ils ont profondément intégré cette expérience primordiale comme étant leur véritable nature. Cela demande bien sûr toute une vie d’efforts répétés. Ceci achevé, ils respirent, pensent, marchent, parlent Grande Perfection et c’est tout naturellement qu’ils transmettent tout autour d’eux la possibilité de pouvoir reconnaître cette nature primordiale en nous. Ceci est important : ils ne transmettent pas la nature primordiale – il est propre à chacun de la reconnaître comme étant sa véritable nature – mais les conditions possibles pour que nous puissions reconnaître notre nature profonde. C’est la transmission directe de la nature primordiale de chacun, ce que l’on appelle dans la tradition “l’introduction à la nature de notre propre esprit”.
Cette première caractéristique de la transmission de la Grande Perfection n’a pas de forme et peut donc prendre spontanément, immédiatement, toutes les formes. Elle n’a donc pas besoin d’être adaptée mais se doit d’être préservée vivante.

La seconde caractéristique, elle, est formelle. Il s’agit du cadre, des supports, du style, etc. de la transmission des enseignements et des techniques Dzogchèn. Tous ces supports formels de l’enseignement ont évolué au fil du temps, en fonction de la transformation des mentalités, de la propagation des enseignements dans des régions et des pays différents, pour finalement atterrir en Europe et aux États-Unis, derniers endroits en date.

Nous avons vu précédemment quels efforts doivent être faits du point de vue de la question de l’adaptation. Ici, il s’agit de la question de la transmission aujourd’hui. Comment doit-elle s’effectuer ? Je suis convaincu que la transmission doit s’adapter aux besoins de celles et ceux qui la reçoivent et qu’il est certainement important de transmettre aux Français avec la mentalité française, aux Suisses avec la pensée suisse, aux Américains avec la pensée américaine et aux Tibétains avec la façon de vivre tibétaine. Pourtant ce n’est pas tout, il faut également s’adapter aux spécificités locales et personnelles et pour cela, il faut avoir une très bonne intégration de la Grande Perfection et une grande adaptation aux êtres et aux conditions. Les meilleurs enseignants sont celles et ceux qui enseignent non pas par rapport à ce qu’ils pensent, mais par rapport à ce que les autres pensent. Ils peuvent adapter très rapidement leur pensée aux besoins des autres.

C’est cette qualité qui est éminemment essentielle pour la transmission aujourd’hui.

Voilà pourquoi le projet Dzogchèn Today! se focalise également sur l’évolution des formes de la transmission contemporaine avec un programme avancé de formation d’instructeurs et d’enseignants qui aborde toutes ces questions essentielles.

A quoi bon avoir préservé et adapté si personne ne peut partager le trésor de la Grande Perfection ?

* Sur ce sujet, je vous suggère de lire l’article de Johanne : très éclairant ! Revenir

Écrit par Mila Khyentse

Mila Khyentse est un enseignant français du Dzogchèn et du Bouddhisme tibétain et l'initiateur du projet Dzogchen Today!

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