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C’est la troisième partie principale du projet Dzogchen Today! après la préservation et l’adaptation.
Depuis un bon millier d’années, et bien plus selon certaines traditions et lignées, la Grande Perfection et ses enseignements se sont transmis de génération en génération dans une succession de Maîtres à disciples, d’enseignant.e.s à étudiant.e.s.
La première des caractéristiques de la transmission de la Grande Perfection, c’est qu’elle doit « contenir » le résultat de tout le chemin, comme un « condensé » en un mouvement de tout ce que l’enseignant a finalement réalisé tout au long de son parcours : la nature primordiale de lui-même et de toute la réalité. Cette nature primordiale, c’est le cœur essentiel de la transmission pour le Dzogchèn : quelque chose qui ne peut pas s’expliquer, dont on ne peut pas parler, mais dont on fait une expérience directe lorsqu’elle est transmise et dont l’intégration se fait graduellement au fur et à mesure de l’expérience directe de cet état primordial tout au long de notre entraînement.*
La seconde caractéristique, elle, est formelle. Il s’agit du cadre, des supports, du style, etc. de la transmission des enseignements et des techniques Dzogchèn. Tous ces supports formels de l’enseignement ont évolué au fil du temps, en fonction de la transformation des mentalités, de la propagation des enseignements dans des régions et des pays différents, pour finalement atterrir en Europe et aux États-Unis, derniers endroits en date.
Nous avons vu précédemment quels efforts doivent être faits du point de vue de la question de l’adaptation. Ici, il s’agit de la question de la transmission aujourd’hui. Comment doit-elle s’effectuer ? Je suis convaincu que la transmission doit s’adapter aux besoins de celles et ceux qui la reçoivent et qu’il est certainement important de transmettre aux Français avec la mentalité française, aux Suisses avec la pensée suisse, aux Américains avec la pensée américaine et aux Tibétains avec la façon de vivre tibétaine. Pourtant ce n’est pas tout, il faut également s’adapter aux spécificités locales et personnelles et pour cela, il faut avoir une très bonne intégration de la Grande Perfection et une grande adaptation aux êtres et aux conditions. Les meilleurs enseignants sont celles et ceux qui enseignent non pas par rapport à ce qu’ils pensent, mais par rapport à ce que les autres pensent. Ils peuvent adapter très rapidement leur pensée aux besoins des autres.
C’est cette qualité qui est éminemment essentielle pour la transmission aujourd’hui.
A quoi bon avoir préservé et adapté si personne ne peut partager le trésor de la Grande Perfection ?
Écrit par Mila Khyentse
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