Nouvelle Année

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Dans cet article, Mila Khyentse parle de la nouvelle année, de sa signification en général et au Tibet en particulier. Bonne année !

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La Nouvelle Année

Voici venue la nouvelle année.

Une nouvelle année, c’est une année de plus, mais également un vaste champ de possibles, d’opportunités, de changements.

Une nouvelle année, c’est également une année passée, dont on fait le deuil en quelque sorte.

Le principe de la nouvelle année existe dans quasi toutes les cultures car les êtres humains que nous sommes ont besoin de se situer dans le temps et dans l’espace. Au niveau du temps, nous avons besoin de débuts et de fins, de commencement et d’arrêt. C’est le principe de la nouvelle année.

Une année s’enfuit, une autre commence : cela nous rappelle notre condition.

Nouvelle Année au Tibet

 

Au Tibet, traditionnellement, la nouvelle année, Losar (lo gsar) est fêtée pendant 15 jours en suivant le calendrier lunaire (c’est à dire qu’elle est toujours fêtée après la nôtre qui suivons le calendrier solaire grégorien).

Ces 15 jours de festivité commencent toujours par un ménage général des maisons. Tous les habitants accompagnent ainsi la vieille année Lonying (lo rnying) vers sa fin et en profitent principalement pour se remémorer les événements principaux qui s’y sont déroulés. D’ailleurs pendant ces jours de ménage, les conversations du soir autour du foyer portent en majorité sur l’année écoulée. Pour dire au revoir à l’ancienne année, dans la mesure du possible, on essaie de payer toutes ses dettes et de mettre fin aux querelles.

On en profite également pour rafraîchir la décoration et on applique souvent des signes de bon augure sur les murs, comme le soleil, la lune, le lotus, etc., qui vont favoriser une bonne année à venir. On met des fleurs un peu partout pour égayer l’atmosphère et on prépare des boisseaux de branches de genévrier, de cèdre ainsi que des substances d’offrande comme le yaourt (il y a d’ailleurs un festival du yaourt pour le nouvel an à Lhasa, la capitale du Tibet) et le miel qui vont être offerts aux êtres de la nature. La plupart des Tibétains considèrent que ces êtres sont leurs ancêtres ou leurs « seigneurs » et qu’ils sont les véritables gardiens de leurs terres, de la nature. Ainsi, ces offrandes de fumigation et de nourritures agréables, issues d’une culture himalayenne très ancienne, perpétuent le lien que la population entretient avec leur lieu de vie naturel. Commencer une année sous de bons auspices consiste donc à favoriser la force du lieu de vie en premier et donc celle de la communauté en général.

 Pour nous, il est indispensable de savoir d’où l’on vient pour pouvoir deviner où l’on va. C’est ce que nous rappelle le passage de l’ancienne à la nouvelle année.

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Puis, pour favoriser une bonne année personnelle, on achète de nouveaux vêtements et de la nourriture pour les grandes occasions (comme les beignets frits, les kabsés) est préparée. Également, on brasse une boisson alcoolisée, du chang (de l’alcool d’orge habituellement consommé chaud), pour fêter la nouvelle année.

C’est alors l’occasion pour la famille, les amis, les collègues de se réunir dans les maisons et d’aller ensemble dans les temples dans lesquels des rituels de nouvelle année sont organisés.

Enfin, des cérémonies de divination sont organisées pour savoir comment va se dérouler l’année à venir pour chacune et chacun, mais également pour le pays entier : l’oracle de Nechung, l’oracle officiel du gouvernement tibétain (aujourd’hui en exil) officie le premier jour de la nouvelle année.

C’est donc, traditionnellement, à un véritable rite de passage que correspond le Nouvel An dans la plupart des cultures. Il rythme profondément notre vie d’être humain et le relie à ses racines.

Ne pas oublier nos racines, là d’où l’on vient, est d’ailleurs l’une des missions fondamentales du projet Dzogchen Today!. Pour nous, il est indispensable de savoir d’où l’on vient pour pouvoir deviner où l’on va. C’est ce que nous rappelle le passage de l’ancienne à la nouvelle année.

C’est ce que nous allons essayer d’apporter dans toutes les années à venir avec ce projet : une véritable connaissance pour ne pas oublier qui nous sommes et ne pas nous perdre dans les vicissitudes des événements du futur.

Écrit par Mila Khyentse

Mila Khyentse est un enseignant français du Dzogchèn et du Bouddhisme tibétain et l'initiateur du projet Dzogchen Today!

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