Une guirlande de lumière

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Écrit par Johanne Bernard

Johanne est scénariste pour le cinéma et la télévision, et auteure. Elle pratique la méditation bouddhiste et le Dzogchèn depuis plus de dix ans.

Blog | Dzogchèn Introduction générale

Dans “Une guirlande de lumière”, Johanne parle de la manière dont la lignée de la Grande Perfection se transmet, depuis l’origine.

Série : La lignée

 

Une guirlande de lumière

 

Il y a environ 2000 ans, quelque part sur le continent indien, Garab Dorjé (Prahévajra), le premier maître humain du Dzogchèn selon la tradition de l’école Nyingmapa, reçut de Vajrasattva, sous forme d’enseignement direct, la vision de la nature primordiale de son esprit : Samantabhadra… Réalisant sa propre nature, au-delà de toutes les apparences, et recevant les instructions essentielles de la Grande Perfection, il les transmit à son disciple Mañjuśrīmitra, qui réalisant sa nature primordiale, transmit à son tour les instructions à son disciple, Shri Singha, qui les transmit à son tour à ses disciples Jñānasūtra, Vimalamitra et Padmasambhava… et ainsi de suite, pendant des générations et des générations, jusqu’à aujourd’hui… C’est ainsi que démarra et se perpétua la lignée de la Grande Perfection, par l’introduction à la nature primordiale de l’esprit, sa réalisation, son actualisation, et la capacité à la présenter à son tour de manière directe et inchangée depuis l’origine. 

 

 “La lignée est la flamme de la connaissance toujours vivante, pure depuis l’origine, sans cesse présentée. Elle est l’essence du cœur des détenteurs de la connaissance” 

Source de la lignée de la Grande Perfection, l’introduction à la nature de l’esprit est le cœur des enseignements du Dzogchèn, son essence fondamentale. Que ce soit par le mode de transmission de l’esprit des bouddhas comme Vajrasattva à Garab Dorjé, par la transmission symbolique des Seigneurs de l’évidence primordiale passant par le symbole, ou par la transmission orale des Yogis, ce qui est transmis dans une lignée, au-delà de la forme des textes et des rituels, c’est cette essence. L’essence de la connaissance primordiale de la nature de l’esprit.

Une lignée Dzogchèn, pure depuis l’origine, c’est la possibilité pour ses détenteurs de transmettre l’introduction à la nature de l’esprit. C’est, pour les maîtres de la lignée, la capacité de pouvoir faire reconnaître aux êtres, par les mots, les gestes, les regards, les silences, et dans un mouvement sans fin de compassion, cette flamme toujours vivante de la connaissance primordiale.

Pour nous, qui nous relions à la lignée, c’est la possibilité de recevoir cette introduction. C’est la possibilité, en nous laissant aller dans le courant de la bénédiction des maîtres d’aujourd’hui et du passé, de réaliser le cœur de cette flamme, notre nature essentielle, et, de devenir ainsi des porteurs de bénédiction, pour le bien de tous les êtres.

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La lignée est la flamme de la connaissance toujours vivante, pure depuis l’origine, sans cesse présentée. Elle est l’essence du cœur des détenteurs de la connaissance. Elle est le mala de cristal [1], reflet de la nature primordiale, aux mille éclats. Elle est la guirlande de lumière, composée de précieux joyaux qui exaucent les souhaits, ceux de la rencontre de sa propre nature, l’évidence primordiale, et ce, comme l’écrit Nyoshul Khen Rinpoché, un grand maître Dzogchèn du XXème siècle, que ce soit dans cette vie, dans les bardos, ou au-delà…

« En ce qui concerne cette précieuse lignée de l’enseignement secret inégalé, parce que son fleuve de puissantes bénédictions n’a jamais cessé de couler, la transmission directe du mantra secret profond est demeurée ininterrompue.

Parce que la chaîne dorée de ses vœux de samaya purs n’a jamais été ternie par des ruptures, la lignée exauce tous les souhaits imaginables.

Comme l’introduction se fait par le biais de l’expérience directe, elle n’est pas altérée par le langage de la théorie intellectuelle.

Comme elle est certifiée par les écritures, les transmissions orales et les instructions essentielles, elle inspire la plus profonde confiance.

Et comme cette lignée permettant d’atteindre le siddhi de la réalisation est ininterrompue, elle apporte une formidable pluie de bénédictions.

Voici pourquoi la lignée de cette voie profonde de la Grande Perfection naturelle, qui conduit ceux qui font preuve de la plus grande diligence à l’éveil dans cette vie même, ceux qui font preuve d’une diligence moyenne à l’éveil dans les états intermédiaires (tib. bar do), et ceux qui font preuve d’une petite diligence à l’éveil dans un champ pur manifesté naturellement, est connue comme une guirlande de lumière, composée de précieux joyaux qui exaucent les souhaits » [2].

[1] Un mala est un rosaire traditionnel dans le bouddhisme.    RETOUR

[2] Extrait de “ A Marvelous Garland of Rare Gems – Biographies of Masters of Awareness in the Dzogchen lineage “, Nyoshul Khenpo, Padma publishing. Introduction xxvii.    RETOUR

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