Il n’y a qu’un lieu : la sphère unique
Ecrit par Mila Khyentse
Blog | L'aventure Dzogchèn | Les bases du Dzogchèn
Dans « Il n’y a qu’un lieu : la sphère unique », Mila Khyentse parle du seul endroit où pratiquer le Dzogchèn : notre propre esprit.
Série : Où pratiquer le chemin du Dzogchèn ?
Il n’y a qu’un lieu : la sphère unique
Sur le chemin de la Grande Perfection, nous apprenons à reconnaître que tous les lieux dans lesquels nous méditons, en ville ou à la campagne, dans le monde ou en solitaire, sont tous les manifestations tangibles de la sphère unique (tib. : thig le nyag gcig, prononcer « tiglé nyatchik »).
C’est le lieu unique de « l’esprit pur et parfait » (tib. : byang chub sems, prononcer « djang tchoub sèm ») de la première série du Dzogchèn. C’est le lieu primordial de la « nature de l’esprit » (tib. : sems nyid, prononcer « sèmnyi ») pour la seconde série. C’est le lieu de la « sphère du cœur » ou de l’« essence du cœur » (tib. : snying thig, prononcer « nyingtik ») de la troisième série.
« Cet espace est donc le lieu unique, la sphère unique qui se dévoilera à nous au moment de la mort. »
Quel que soit le nom que l’on utilise, cela fait référence à l’espace unique de notre propre esprit, origine de la manifestation de notre réalité et de tous ses phénomènes. On le découvre tout le long du chemin de la pratique dans la Grande Perfection car, où que nous soyons, nous y revenons toujours si nous appliquons de manière correcte les instructions de manière répétée. Si on revient toujours à la perception de la sphère unique, c’est que c’est « le lieu » d’origine de tout le reste et, donc, que cela ne peut être un lieu en soi.
Si on tentait de le décrire (ce qui est impossible !) de manière totalement illusoire, on pourrait dire que c’est l’espace pur de notre propre esprit où toutes les manifestations sont clarté-luminosité (tib. : ‘od-gsal, prononcer « ösäl ») et félicité-vacuité (tib. : bde stong, prononcer « détong »). Cela ne nous avance pas forcément plus si nous n’avons pas fait les expériences correspondantes. Néanmoins, cela peut nous aider à réaliser que l’espace dans lequel cette expérience advient est partout, puisque c’est la nature primordiale même de ce que nous sommes. Cet espace est donc le lieu unique, la sphère unique qui se dévoilera à nous au moment de la mort. Nous nous préparons donc, durant l’existence, à la reconnaître par ses qualités (clarté-luminosité et félicité-vacuité) au moment crucial, quoi que nous fassions et où que nous soyons.
Toutes les expériences que j’ai, tous les lieux dans lesquels je demeure ou me déplace durant ma vie, sont l’expression, la manifestation, naturelle de cette sphère unique, la nature primordiale de mon esprit. La « rejoindre » par la contemplation, le chemin du Dzogchèn, est l’équivalent, dit-on dans la Grande Perfection, d’un enfant qui se précipite dans le giron de sa mère. Le lieu unique que nous avons toujours souhaité retrouver.
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