Écrit par Mila Khyentse

Mila Khyentse est un enseignant français du Dzogchèn et du Bouddhisme tibétain et l'initiateur du projet Dzogchen Today!

Blog | Culture et traditions

On parle beaucoup de la pratique, mais de quoi s’agit-il vraiment ? Mila Khyentse parle des étapes de base et de la façon dont on progresse vers la Grande Perfection.

Trois étapes

Dans la tradition du Dzogchèn, on parle beaucoup de la « pratique ».

Qu’est-ce que c’est réellement ?

Tout d’abord, c’est l’application concrète d’une façon particulière de percevoir la réalité : toutes nos expériences, tous les phénomènes que nous percevons à l’extérieur ou à l’intérieur de nous sont le jeu naturel de l’esprit.

En d’autres termes, il nous faut vérifier par toutes nos actions quotidiennes que ce soit via l’esprit, la parole ou le corps, que « tout ça », toute la réalité, a son origine en nous et non à l’extérieur de nous.

 

La seconde étape du processus de la pratique, c’est de reconnaître parfaitement que l’origine-même de la réalité est totalement naturelle et vide d’existence propre : elle n’est pas un objet, pas une pensée ou une sensation, pas une émotion, pas quelqu’un d’autre, et n’est pas non plus la somme de tout ça. C’est l’aspect primordial de la réalité et c’est ce que l’on finit par découvrir en appliquant la pratique du Dzogchen.

La troisième étape du processus de la pratique est le fruit, le résultat, qui est pour le Dzogchèn, de demeurer simplement dans ce qui a été directement perçu dans la seconde étape. C’est l’intégration graduelle et naturelle du véritable aspect profond de ce que nous sommes dans toutes les activités de notre réalité de « surface ».

 

“Dans un état de détente naturel, tout le temps et en toute situation, que votre méditation soit comme le flux continu d’une rivière.”

Patrul Rinpoche, The Special Teaching of the Wise and Glorious King*

La méditation, « l’outil fondamental »

Pour arriver à cela, « l’outil » principal de la pratique est la méditation qui est une façon particulière de se concentrer à la fois sur un ou plusieurs objets et sur l’espace de cette concentration, en même temps.

Une fois que nous avons réalisé comment faire cela, ce que l’on appelle « l’intégration de la concentration unifiée », c’est désormais elle qui va nous servir de guide sur le chemin de la découverte de notre propre esprit : de sa nature transitoire autant que de son essence ultime.

Petit à petit, en appliquant la méditation unifiée sur l’essence vide des phénomènes (leur nature apparente n’étant que transitoire et donc illusoire) et sur la compassion (le rayonnement naturel des phénomènes du vide), nous nous dirigeons vers une méditation authentique, non fabriquée, spontanée, qui est appelée « contemplation » dans le Dzogchèn.

C’est cette contemplation qui va terminer le travail et nous permettre de demeurer continuellement dans une liberté fondamentale que rien ne peut plus désormais entacher.

 

Une pratique évolutive

Il y a beaucoup de formes différentes de méditation et de yogas du corps que l’on peut appliquer dans le Dzogchèn, mais elles suivent toutes une logique de progression : d’abord les techniques dites « préliminaires » qui représentent la base indispensable de la pratique. Puis, les techniques dites « principales » et enfin, les techniques dites « d’achèvement ». Cette progression graduelle est indispensable car elle nous aide à intégrer petit à petit ce qui ne peut pas être intégré et digéré directement.

On l’aura compris, la pratique du Dzogchèn se mesure à l’aune d’une vie, mais ce que nous pouvons découvrir avec elle est au-delà de tout ce dont nous pouvons rêver.

Tout voyage commence avec un premier pas sur le chemin…

 

* Vous pouvez consulter l’extraordinaire texte de Patrul Rinpoché sur la pratique Dzogchèn (en anglais) sur Lotsawa House. Revenir

Iceberg

Dans cet article, Mareva nous emmène explorer un iceberg, majestueux au dessus comme au-dessous de l’eau et de la même nature que l’océan.

Une vigilance aussi fine que du sable

Dans cet article, Paul nous propose d’envisager que notre devenir est visible à tout instant en regardant ce qui se joue dans nos consciences.

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Dans « Voyages océaniques », Damien propose un conte qui est une métaphore du chemin selon la Grande Perfection.

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Dans cet article, Denis nous emmène là où, même au cœur de l’obscurité silencieuse, la compassion universelle continue à se manifester.

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Dans « Le chant des sirènes », Nils nous invite à être malin comme Ulysse pour ne pas succomber à l’appel des huit réalités mondaines.

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Dans “Panique à bord”, la mer est présentée comme terrain de jeu pour l’expérience possible de la liberté naturelle de l’esprit.

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Dans « La Mer Morte », Mila Khyentse nous rappelle que même la Mer Morte porte la vie. Pour le Dzogchèn, la mort est dans la vie.

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Dans « La maladie », Maréva parle de l’inconfort de la maladie qui peut devenir source d’entraînement, de lien au maître et à la nature.

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