Qu’est-ce que le Dzogchèn ?
Écrit par Mila Khyentse
Blog | Culture et traditions | Les bases du Dzogchèn
Qu’est-ce que le Dzogchèn ? C’est la Grande Perfection de notre esprit et de la réalité. C’est notre vraie nature, notre chemin et notre but. Il transcende l’illusion, l’impermanence et la mort…
Qu’est-ce que le Dzogchèn ?
Les termes tibétains « Dzogpa Chènpo », dont Dzogchèn est la contraction, signifient « Grande Perfection », Mahāsaṅdhi en sanskrit.
Grande Perfection de quoi ? De tout.
Il existe encore à l’heure actuelle deux grandes traditions Dzogchèn provenant du monde tibétain : la plus ancienne serait le « youngdroung bön », qui aurait été fondée par Teunpa Shènrab Miwoché il y a plusieurs milliers d’années, et la seconde la tradition du monde nyingmapa.
La seconde tradition Dzogchèn, depuis son fondateur humain Garab Dorje qui serait né cent soixante-six ans après le parinirvana du Bouddha (6è ou 5è siècle avant notre ère), insiste sur le fait que toute la réalité de notre existence provient de notre esprit, que notre esprit est primordialement parfait et qu’il n’y a qu’à le reconnaître pour se libérer des chaînes illusoires de la souffrance, de l’impermanence et de la mort.
Le chemin spirituel du Dzogchèn est éminemment crucial pour les temps actuels : c’est un chemin basé sur l’expérience immédiate et son application dans notre quotidien, jour et nuit.
Ce que l’on appelle « esprit » dans le Dzogchèn, n’est ni une pensée, ni une émotion, ni une sensation, ni une des cinq perceptions, ni tout cela en même temps, ni rien de tout cela. « Cela » est notre expérience limitée et transitoire du monde et de la réalité et ne peut donc pas être qualifié de « grande perfection ». C’est en quelque sorte le rêve dans lequel nous sommes pris, et même si nous croyons fermement en sa réalité, il ne peut durer car c’est la nature même du rêve de ne pas être permanent et de s’arrêter.
Non, pour les traditions du Dzogchèn, la grande perfection est en même temps au-delà de tout cela et en constitue sa nature fondamentale, non transitoire, totalement vaste, lumineuse et incroyable.
C’est ce qui est appelé « l’esprit pur et parfait », notre état naturel véritable : l’essence vide fondamentale de « tout cela », sa nature intrinsèquement lumineuse et son rayonnement pur et parfait dans TOUS les phénomènes de la (notre) réalité.
Les traditions Dzogchèn insistent sur le fait que nature illusoire et nature de grande perfection, ou ultime, ne sont pas deux.
Le Chemin du Dzogchèn
Nous allons donc « utiliser » la nature illusoire, notre vie de tous les jours, la nuit, et toutes ses expériences, pour reconnaître cette illusion, nous en détacher, et atteindre naturellement la Grande Perfection : notre véritable nature, vide, lumineuse et rayonnante, transcendant même la réalité de la mort, nous disent les textes traditionnels.
Ceci est le chemin à arpenter, l’entraînement à développer, dans le Dzogchèn.
Le chemin spirituel du Dzogchèn est éminemment crucial pour les temps actuels : c’est un chemin basé sur l’expérience immédiate et son application dans notre quotidien, jour et nuit. Le maître-mot de cet entraînement : l’intégration de la Grande Perfection dans toutes les imperfections, les petites comme les grandes souffrances ou toutes les expériences heureuses de notre existence, pour transcender les limites du bien et du mal, de l’agréable et du désagréable, du fini ou de l’infini…
Bref, c’est une sacrée odyssée !
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