Le Maître Jedi et l’Ami de Bien

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Écrit par Paul Baffier

Paul, traducteur du tibétain en anglais et français. Il a été formé à l’INALCO et au Rangjung Yeshe Institute.

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Dans cet article Paul, la tête dans les étoiles, fait un parallèle entre le Maître Jedi et l’Ami de bien… Puisse la Force être avec nous !

Le Maître Jedi et l’Ami de Bien

À la fin de Star Wars Le Réveil de la Force, épisode 7, il y a une scène de toute beauté :

Rey, après bien des péripéties et ayant réchappé à mille morts, traverse seule l’océan et arrive sur l’île où le maître Jedi l’attend.

Luke Skywalker, qu’on croyait mort, est là, debout dans le vent.

Cette symbolique toute romantique reflète bien ce qui se passe lorsqu’un jour, au détour d’une vie, on trouve le maître.

C’est véritablement la fin de l’errance sur l’océan.

On pénètre une île où règne une toute autre atmosphère. C’est l’endroit où règne la Force, dont on va apprendre les lois.

Non pas pour s’en servir, mais pour en connaître la nature intime : la bonté profonde.

Ainsi appelle-t-on « ami de bien » celui qui connaît cette bonté profonde.

Mais, avant tout cela, la présence de Luke Skywalker sur le rivage de l’île nous dit autre chose de plus fondamental : le maître existe. Il est là, quelque part, sur l’océan de l’existence, et il n’attend qu’une chose : qu’on le trouve.

La correspondance entre le maître Jedi et le maître Dzogchèn peut ne pas être totale, mais elle revêt des traits similaires :

L’un comme l’autre sont comme une autoroute. Une fois qu’on est entré sur leur sol, ils sont une accélération gigantesque du chemin. C’est que la Force, que le maître a maîtrisé, nous pousse vers le rendez-vous fondamental.

L’un comme l’autre vivent sur une île qui est au centre des dix directions, en contact avec tous les mouvements de l’eau. Pas une vague qu’ils ne connaissent. Cette île de connaissance et de clarté totales, est l’endroit précieux où la transformation du padawan peut se faire. Il y apprendra à dépasser ses limites humaines sans renier son humanité.

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L’un comme l’autre sont des guides avisés : ils ont parcouru le chemin avant le jeune disciple, ils en connaissent la souffrance et les chausses-trappes. Ils peuvent aider, réorienter, pousser, mais ne peuvent pas faire le chemin à la place de l’élève.

L’un comme l’autre peuvent disparaître en un instant, comme une bulle, comme un mirage hologrammatique, comme une ombre sous le soleil, comme une houppelande vide frappée par un sabre laser.

Le maître Dzogchèn comme le maître Jedi sont des expressions de la Force : la nature éveillée qui se reflète dans les élèves à enseigner sous la forme d’un connaisseur du bien, qui fera rayonner cette bonté dans toutes les paroles et tous les actes pour en remplir les cœurs.

La tradition tibétaine a établi une typologie des différents aspects du maître : le maître-détenteur de la lignée, le maître qui est la parole des éveillés, le maître qui est le symbole des apparences, le maître-réalité ultime, etc. Ces catégories bien définies ancrent la figure du maître dans la réalité des différentes expériences que le disciple fera tout le long de son chemin.

Mais, avant tout cela, la présence de Luke Skywalker sur le rivage de l’île nous dit autre chose de plus fondamental : le maître existe. Il est là, quelque part, sur l’océan de l’existence, et il n’attend qu’une chose : qu’on le trouve.

Il fait même des souhaits pour cela.

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